jeudi 13 novembre 2014

Comment protéger nos enfants des risques de l’alcool ?


Plus d’un adolescent de 17 ans sur dix, soit 10,5 %, déclare une consommation régulière d’alcool. En 2011, 53,2% des jeunes de 17 ans déclaraient avoir bu au moins cinq verres en une même occasion (ce qui correspond à une alcoolisation ponctuelle importante) au cours du mois écoulé. Chez les jeunes, la tendance est au binge drinking. Cette pratique consiste à atteindre l’ivresse le plus rapidement possible. De plus, les adolescents consomment de l’alcool de plus en plus tôt, en général lorsqu’ils sont au collège… Ces chiffres inquiétants doivent inciter les parents à surveiller leurs enfants et à les informer des risques de l’alcool. Mais en pratique comment s’y prendre ? Quelques pistes sont présentées dans cet article.


Connaître les risques…

Sur le court terme, l’alcoolisation excessive et rapide (ou binge drinking dans le langage des ados) peut entraîner des comportements à risque de la part des jeunes : accidents de voitures (rappelons qu’ils sont la première cause de mortalité chez les 15-24 ans), des relations ou comportements sexuels à risque (rapports non protégés, non voulus…), chutes, noyades ou encore violence. D’autre part, la consommation d'une très forte quantité d'alcool peut provoquer un coma éthylique. C’est un coma toxique ou métabolique, associant faiblesse musculaire, difficultés respiratoires, baisse de la tension et de la température. Le coma éthylique est dangereux, et l'issue peut être fatale ! Outre ces conséquences dramatiques, toute alcoolisation massive et répétée a un retentissement irréversible sur la croissance et le développement du cerveau de l’adolescent.
Sur le long terme, quand on boit de l’alcool lorsqu’on est jeune, on augmente la probabilité de devenir dépendant à l’âge adulte. De plus, la consommation d’alcool régulière et excessive peut augmenter le risque de maladies du foie et du pancréas (organe qui intervient dans la digestion et la régulation du taux de sucre dans le sang), de pathologies cardio-vasculaires et de cancers.

…et les communiquer à ses enfants

Le rôle que les parents ont dans la prévention de ce fléau est réel et extrêmement important. Instaurer un dialogue ouvert avec son enfant, dans lequel il peut se sentir en toute confiance, va permettre aux parents d’évaluer sa consommation d’alcool et de l’informer des risques encourus. Les parents devront veiller à ne jamais banaliser un excès d’alcool : si un enfant revient alcoolisé d’une soirée, il doit y avoir une réaction. Attendre le lendemain et lancer une discussion sérieuse.
Il peut être également intéressant de montrer à son enfant comment déguster un bon vin en petites quantités pour lui faire comprendre la différence entre l’intérêt gustatif et olfactif qui découle du goût et de l’odeur du vin, et l’absurdité d’une alcoolisation excessive. Enfin, les parents peuvent surveiller les relations amicales de leurs enfants, ainsi que leur aux réseaux sociaux, où de nombreux jeux d’alcool circulent sous forme de défis.

Deux outils originaux pour sensibiliser les ados aux risques de l’alcool

L’organisme canadien de prévention pour l’alcoolisme chez les jeunes, Educ’alcool, a mis en place deux outils qui peuvent être intéressants. Le premier est un jeu qui s’appelle Pocheville. Il vise à sensibiliser les adolescents aux problèmes liés à l’abus d’alcool. Il est disponible sur le site http://pocheville.ca/connexion/. Le terme “poche” en canadien veut dire “rater quelque chose” ou “échouer à quelque chose”.
Le deuxième outil est une application mobile, Ivrotexto, qui utilise des moyens pédagogiques pour retarder l’âge du début de la consommation et dévaloriser l’abus d’alcool. Vous trouverez plus d’information sur cette application sur le lien http://educalcool.qc.ca/alcool-et-vous/famille/ivrotexto/#.VDvrhSj8dOw.

L’adolescent peut aussi obtenir des informations ou parler librement de sa situation en appelant Alcool Info Service (0 980 980 930), Fil Santé Jeunes (0 800 235 236) ou sur les sites http://www.alcool-info-service.fr/ et www.drogues-info-service.fr.


Il n’est jamais trop tôt pour parler de ce problème et réagir !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Imprimer cet article